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Une sélection de petits poèmes
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COMMÉMORATION ? COMMÉMORATIONS ! 1914 - 2014 J’aurais aimé vous dire le bonheur de vivre en nos contrées en Juillet avant la mort de Jaurès, là où je suis née mais bien longtemps après. J’aurais aimé vous parler de mon grand-père et de ma grand-mère, jeune mariés, jeunes parents heureux. J’aurais aimé vous dire la joie de rire à leurs côtés longtemps après ce qui fut plus qu’une tourmente, ce qui fut une tragique fin d’un monde, l’écroulement d’une société et hélas la signature de notre héritage. J’aurais aimé partager avec vous le bonheur de l’enfance. Je ne peux pas, je n’ai pas connu. J’aurais voulu vous dire que nous sommes tous des héritiers de 14-18 comme ils disent. J’aurais voulu vous raconter, moi, la née en Picardie sur ces riches terres labourées d’obus, ce qu’était la vie avant que sévisse le mépris des chefs de guerre pour ceux qu’ils ont traités pis que bétail, les saoulant de mauvaise vinasse pour mieux les envoyer à l’abattoir. J’aurais voulu vous faire comprendre comment on gagne des galons en poussant à la haine de pauvres types éduqués, programmés, endoctrinés dans les écoles et les églises depuis 1870, pour se battre pour la patrie. J’aurais voulu vous dire la vie des miens depuis un siècle sur ces terres engraissées de fer, d’acier et d’entrailles humaines, tout mélangé ! J’aurais voulu vous montrer comment on survit quand à chaque printemps des paysans et des enfants sautent et crèvent comme leurs ancêtres pour rien sur leur terre ou le bord d’un étang parce qu’il leur faut vivre et manger. J’aurais voulu vous parler des ruines, des « pendant » et des « après » pour les femmes, les enfants, les survivants cassés, et leurs descendants. Ce n’est pas en Afghanistan, ce n’est pas en Syrie, c’est en France, chez nous ! J’aurais voulu vous évoquer les traumatismes de toute une si vaste région qu’on s’est dépêché d’oublier sous le soleil de la Méditerranée. Quelle ne fut pas ma surprise, quand je suis arrivée à Montpellier, quand je parlais de mes derniers postes : Abbeville, Villers Bretonneux, Amiens ! −C’est où ça ? −Ah, le nord, là où il fait froid ? On ne connaît pas ! Normandie ? Peut-être ? Et pourtant leurs ancêtres s’y sont battus, y ont perdu leur âme c’est sûr, s’ils n’y ont pas perdu la vie ! Bizarre, eux les Australiens n’ont rien oublié. Ils viennent tous les ans, saluer leurs morts si jeunes en France ! Mais ce sera pour une autre fois. Il me faut du temps pour bien me faire comprendre. Alors j’ai choisi de rappeler un peu de géographie. Je vais égrener des noms de charmants villages détruits pollués à jamais, de petits cours d’eau dont les fonds sont cloués de lourde fonte, de carcasses d’engins, de Levels en décomposition. Ces noms, on les trouve pourtant, pour quelques-uns, chez nos poètes et écrivains : Apollinaire, Cendrars, Léger, Braque, Cocteau, Remarque, Giono, Barbusse, Genevoix, Breton, Aragon, Drieu, Duhamel, Dorgelès, Jünger, Mac Orlan, natif de Péronne, vous savez, le mémorial de la grande guerre. Je vous offre un voyage dans la haute vallée de la Somme. Je commence par Frise, il y a les anguillères ! Vous savez entre le « bois des vaches » et les étangs de la grenouillère. C’est si beau, si vert, si gris, si vert de gris. Là il y avait Cendrars encore entier. Bray sur Somme, l’hôpital de campagne où officiait le médecin Georges Duhamel en 1916. Combles, ce champ de ruines dont parle l’Allemand Ernst Jünger dans Orages d’acier. Fricourt, Rancourt que l’on rencontre chez des poètes allemands combattants, nos frères humains : Kurt Heynicke, Walter Schäfer, Reinhard Sorge. Et puis encore les villages de Cléry sur Somme. Bapaume, Bouchavesnes. Et puis ce fleuve si paisible qu’il en oublie de couler vers la mer parfois, La Somme. J’arrête là. Ce n’est pas le lieu, ce n’est pas le moment. Ce n’est jamais le lieu, ce n’est jamais le moment. Faut vite passer à autre chose. Et on a raison ! Ça fait cent ans qu’on ne veut plus parler de ça, évidemment la vie c’est plus important. Alors pourquoi, à eux on ne leur a pas dit, à eux, ces gamins nés avec leur siècle : −la vie, c’est sacré ! Sacrebleu ! Non, on leur a inculqué la folie de la patrie et d’un dieu ! N’avaient pas compris parce qu’on ne leur disait pas que le sabre et le goupillon les considéraient depuis toujours comme vulgaires poussières nécessaires et utiles à tout faire ! Et nos historiens ont bâti la légende, il en faut ! Que de héros ! Je connais la biographie de Foch, Joffre et Pétain, et de tous les autres assassins et je ne connais pas celle de mon grand-père, mort pour rien. Rien tout effacé ! Parce que c’est ça la guerre ! Des millions de familles anéanties pour la gloire de quelques généraux. Six minutes déjà que je parle alors je vous lis juste ce petit poème de moi en l’honneur de mon grand’ père, cet anti-héros. Lecture de ce poème qui se trouve aux pages 19 et 20 de mon recueil de 2013, La Petite Bleue Et puis encore un extrait du long poème écrit en 1996 par un héritier comme moi, un poète Picard Jean-Louis Rambour pour encore une commémoration, c’était les quatre vingts ans. Il y a vingt ans déjà. Extrait : page 32 à 41 de son recueil « Théo » paru en 1996 Moi, je ne peux même pas écrire ça ! Je ne sais rien, jamais revenu, pas de tombe ! La terre, seulement la terre. Formidable engrais pour des terres, il a été mon grand-père, terres que d’autres ont labourées. Un jour peut-être surgira du sol une plaque, un porte-monnaie en fer. Comme celui de Théo. J’arrête là. Parce que, chez nous, personne ne pouvait raconter, les mots ne venaient plus. Et il fallait reconstruire. Il en est venu de partout, des hommes. Il y avait du travail ! Vous pensez ! Et nous les petits-enfants de ces gars morts sur leur propre terre, on ne nous a surtout rien dit, d’autant plus que trente ans plus tard, tout a recommencé ! Et les souvenirs définitivement effacés, brûlés, bombardés. Et nos pères sont partis. Et puis maintenant oublions, retournons à nos activités nombrilistes, regardons les infos en nous empiffrant de chères victuailles, bio évidemment. Oublions en regardant des bonshommes s’entretuer sur des terres lointaines. Et puis digérons, tranquilles. Et, ce soir, devant le toujours magnifique coucher de soleil, inspirés, écrivons notre plus beau poème pour célébrer cette si belle nature que sciemment jour après jour nous saccageons.
Goût d’amer Mascarade grotesque Soirée congratulations La chanson des vieux amants
Regagnons la plage
Soir de décembre Enfin la fin d'un soir
qu'ensemencent
Perle noire de l’océan parmi ses sœurs Il est une belle dame
brune Et le soleil ébouriffé
Il est une belle dame
noire
L’imagination s’affole Il est une belle dame
ardente Il est une belle dame
émancipée Il est une belle dame
sombre Il est une belle dame
magnétique Il est une belle dame
muse-concubine
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Une sélection de petits poèmes
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IMPRESSIONS MEXICAINES
9 Février 2015
MEXICO L’aigle irrité condense Le Serpent égoutte sa torpeur insolente Dessus le cactus en émoi d’outrance. Grande l’ire aztèque par l’outrage revigorée Ses vingt-quatre enfants si jeunes escamotés Mexico tremble et ses veines Oppression en bouillons. Conscience nouvelle. Tourmente. Gloire à la jeunesse éternelle.
De Oaxaca à Juchitan
De plumes en verte pierre,
le serpent fasciné coagule l’alcool natif docile et stupéfait se glace. Et rose et blanc, le taxi indifférent charrie les voleurs d’images et de ciels. Franciscains, Dominicains en frénésie ont osé tomber le soleil d’une croix de souffrance assassine, d’effroi embuée. Peuple souriant
anesthésié, piégé par l’orgueil blanc hypocrite, s’écarquille tandis que
l’œil froid des glaces d’orient cupide venu, tourne, tourne en armées
d’éoliennes conquérantes. Francesco Toledo de son
Juchitan paternel à Oaxaca rugit en tourbillons de couleurs enfiévrées,
furibondes et jette en rayons de lumière, l’alarme en cris d’urgence
révolutionnaire.
Les cartels en luttes fratricides s’écartèlent sous l’aile de l’aigle pétrifié à la paupière baissée, tout bouffi de certitude. Dans les villages oubliés Métis, Créoles et Indigènes s’enlisent en querelles intestines dans l’éblouissement de trop de candeur poudrée. Et le Popocatépetl indifférent fume et lance vers le ciel son impétueuse suffisance.
Le canyon du Sumidero
La roche altière lapide un ciel capricieux en tranchantes lanières cinglant l’éther. Les crocodiles sybarites solitaires en prière, pétrifiés, défient sans broncher l’œil inquisiteur du touriste captif de ses sauvages illusions. Fébrile quête d’images nouvelles. Les cactus en chandelles griffent, braves soldats disciplinés l’abrupte paroi dressée, minérale et insolente. S’étranglent les eaux de profonde émeraude que scalpent sans vergogne les hors bords en patrouilles mercantiles. Vigilante quête de splendeurs par la nature offerte. Des tribus de noirs volatiles, consciencieux charognards, nettoient sans faiblir la roche nue en réceptacle. Les verts feuillus se jouent en ombres trompeuses des singes aux facéties d’araignées solaires. Et c’est la blanche geste des sensations fortes de l’humaine nature aux quatre éléments livrée, proie consentante au fond du grand canyon.
Civilisations
Ả Téotihuacan, de la lune au soleil tu as marché et puis grimpé les degrés qui mènent aux cieux, rêvant de jaguar et d’aigle impérial. Sympathique confusion. Sur le Monte Alban tu as rêvé, admirant le ciel éternel veilleur de lunes et comptable du temps. Délicate émotion. Dans le site de Palenque, tu as transpiré, escaladant la ville du grand roi Pacal boiteux et de son fils sage et éclairé, aux vociférations des singes hurleurs infatigables. Troublantes sensations. Les Olmèques vite oubliés, tu as souri aux plumes du Quetzalcoati, vagabondant des Chichimèques aux Toltèques te demandant pourquoi Mixtèques et Aztèques les chassèrent de leurs terres fécondes. Ethique guerrière. Et dans la jungle Maya, sous l’envoûtante canopée bruissante de chaleur moite tu bâtis tout un empire de songes que la reine rouge t’envoya. L’arbre de vie jaillit alors au sein des lianes et feuillages sombres. Offrande sans bannière. C’est à ce moment que ton âme vigilante s’outra une fois encore de l’arrogance bornée du conquistador perruqué et tu vis, amer, de là-haut avant de t’assoupir, un peuple trahi tout aux dieux mercantiles livré. Oh loi honteusement pécuniaire !
Femmes de Chamula
Sourires d’aurore cuivrée qui t’interpellent sur les trottoirs de pavés lustrés de San Juan, ce sont les femmes de Chamula.
Dos ronds ployant sous le poids de trésors tissés en chatoyance de couleurs, ce sont femmes de Chamula qui lèvent vers toi un soleil en visages d’avenante séduction.
Petites brebis noires à petits pas têtus et volontaires qui te précèdent tendant vers toi ceintures et bricoles de fils entrecroisés, ce sont les femmes de Chamula, tentatrices libérées.
Murmures agenouillés dans une illumination de rassurante et chaude ferveur, ce sont femmes de Chamula en prière chamanique au cœur d’une église sans pareille.
Esprit libre en indéchiffrables pensées affrontant sans sourciller les ordres du prélat hispanique, ce sont les femmes de Chamula protégeant les moutons noirs et blancs de San Juan.
Sous le baldaquin
L’arc de profonde azurite
Le jeune soleil mutin baigne sa face étoilée
On ferme les yeux et c’est
On devient songe éthéré.
Midi sous le ciel caraïbe
Sous une cloche de soyeuse layette L’aigue marine s’octroie le beau rôle Pas un oiseau, pas une voile.
Soirée festive
Dans l'ascenseur de la maison de
retraite Les saluant, je leur souhaite bon
appétit! La porte s'est refermée sur trois dos
résignés. À la fête de la vigne et du vin
Ensemble on boit on festoie Que de destins se croisent, se
frottent. À notre avenir ! Au mien ! Au tien !
Frissons de Picardie
Je marche seule en gris et noir, noir et blanc, dans le blanc laiteux du ciel et le vert des prairies piquées de vaches blanc et noir, le vert de gris de ma Picardie natale. Ô âmes grises de mes vertes années acidulées, vous vous diluez en l’écume mousseuse des nuages si bas qu’ils semblent vouloir me happer pour m’y dissoudre à jamais. Mais je marche encore. La main infatigable du temps n’a cessé de tourner le moulin ancestral de nos moissons. Elle moud sans faillir nuit et jour et sans fin les mille grains de nos vie en chagrin noyé dans la lie du regret, de la colère, des remords parfois. Et je marche. Fouler la terre de l’enfance et recueillir la cendre d’un passé définitivement révolu et muet, enfoui sans avoir livré ses secrets ! Le vent de la lame aiguisée de la troisième fileuse me hérisse le poil et me glace tandis que la pluie, à ma place, se met à pleurer sur la plaine définitivement désolée. Plus douce que les larmes pour les cicatrices mal refermées. Et je marche. A nouveau rejoindre le fleuve paresseux qui, de sommes en veilles, s’étale en son lit, pas pressé de rejoindre la mer. Las, il semble toujours sommeiller en attente de rares éveils de soleil. Il berce inlassablement tous ces enfants du monde entier venus mourir en ses bras généreux et nourrir la terre grasse de ses flancs. Goût fade de ce qui est à jamais perdu et pourtant si vibrant, si lumineux dès qu’on ferme les yeux et respire à pleins poumons tous ces effluves à nul autre pareils, ce chant d’une terre qui nous a fait naître et grandir.
Après
l’inondation
Ovillers-la-Boisselle: Lochnagar Crater
Le vent chevauchant l'étalon venu du Nord bondit de butte en motte, de motte en tumulus, lacérant encore ton ventre énorme de femme violentée, outragée, scarifiée par le scalpel implacable de la haine froide et cupide.
Ô terre de souffrance, martyre de la folie des hommes, tes stigmates saignent les jours de grande pluie, tes plaies sacrées s'ouvrent à chaque orage. Tes chairs sombres qui furent si prodigues pour nos tranquilles aïeux ne sont plus que refuge d'une faune abandonnée et fument sous les chaudes paumes d'un soleil navré.
Il a tenté maladroitement, avec l'aide naïve des survivants, de panser, d'un vert linceul piqué de coquelicots et de fragiles marguerites qui ne mentent jamais, tes béances impudiques.
Ô toi, nourrie du sang de mes ancêtres qui te chérissaient, qui t'aimèrent à en mourir, pour toi et leur descendance, j'ose à peine t'étreindre de mes regards voyeurs dont l'indécence comme un boomerang me fait tomber à tes genoux.
Ô ma terre, ô toi qui m'a engendrée, toi si généreuse dont le lait gonflait le pis des vaches de chez nous, toi qui chantais sous juillet, qui, reine de l'été, flamboyais sous le riche velours des orges et des blés !
Tu gémis aujourd'hui exposée, examinée. Tu te lasses. Tu voudrais qu'on oublie comme tant de fois, toi meurtrie tant de fois déjà.
Mais Toi tu tressailles, le printemps venu, et je sais bien que tu voudrais retrouver le pas lourd et familier si apaisant et si vrai du laboureur. Toi, depuis longtemps tu as pardonné. Tandis qu'un vol de corbeaux gerce les lèvres du Temps, tu cambres encore et toujours tes reins magnanimes sous les embrassements d'un ciel lourd et pénétrant et, lascive, en vain tu gémis.
Mes saisons
d’enfance
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Leçon de vie donnée par le poète qui disparaît ! Il fait mer, il fait soleil dans ma tête, dans mes yeux. Pas d’alarmes, pas de larmes ! Tintamarre de bleus en grand silence d’oraison dans les sentes d’écume. C’est la Nature en sa plénitude matricielle. Il fait mer, il fait lumière dans ma peau, dans mon ventre. Pas de transes ! De l’âme, la vacance. Horizon en feston d’ondes minérales pour un ciel en amour de neige nouvelle et de dociles ombres en partance. La montagne toujours respire. La mer doucement soupire. Les nuées limpides les aspirent. Pourtant le poète est parti dans un ailleurs interdit. Il n’avait pas encore tout dit. Il apprivoisa sa vie. Alliance, il fit aussi avec la Mort parce qu’il le fallait bien ! Il n’est qu’un humain ! Vaut mieux s’en faire une amie plutôt qu’une ennemie ! Vivre, vivre encore, chanter la Vie, intensément, insensément, et partir en paix, elle le lui avait promis. Semer toujours et encore pour toi et les autres, pour aujourd’hui et encore plus pour demain et puis s’aimer : toi et les autres sans jamais fuir. Hyène pas folle, bien tôt, lui vola un enfant. Il l’avait alors terriblement comprise, l’indomptable faucheuse. Elle le veilla et pour lui, elle attendit son heure. Une nuit, elle a bondi. Le poète est parti sans bruit. Et toujours il fera mer, il fera soleil dans nos poèmes et dans nos cœurs. Pas de vaines prières, pas de pleurs amers. Tintamarre de bleus pour oraison vibrante en ce jour de paix et de retrouvailles. Toujours il fera joie en nos têtes et en nos voix quand rien que pour soi, sans forfanterie, au creux de son chez soi, humble enfin, chacun te lira. La montagne toujours respire. La mer doucement soupire. Les nuées limpides les aspirent.
Humanoïde C’est un soir où tout se
teint d’ambre de cobalt et de pourpre C’est un soir de juillet
turbulent en attente de certitude déchirante Irréversibilité du temps
qui dégouline en lames de feu en ton corps soudain révélé
Poésie du Réel.
Respirer…encore.
La vie toujours
gagnera.
Cymbales d’un matin neuf. Un jour nouveau éternue Café serré entre routine et coups de fil La partition gravée en nécessité C’est du LIVE toujours Au pas on va marcher.
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Une sélection de petits poèmes
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Pic après pic, dard après dard, un à un sans compter ma main arrache et
jette loin.
Mille brûlures.
Y couler l’alcool de l’oubli si difficile à trouver. D’un ailleurs
utopique.
Souffler dessus les plaies vives les couleurs d’un ciel d’enfance, les
senteurs de rentrée des classes de jadis, les saveurs de confitures et
d’encens,
verser doucement, à petits flots, ces paroles jamais entendues, toujours
tant et tant de fois rêvées.
Ouvrir grand les yeux et toujours ne rien voir, que l’ombre dans le
miroir déformant de l’autre en grimace.
Écouter vibrer l’anche invisible de cet avant, avant quoi ?
Avant quoi ? Dites-moi ! Avant moi ? Avant eux.
Encore. Ne rien entendre. Encore.
J’y crois !
Je te promets un soir scintillant, des étoiles dans les yeux de tous les
enfants du monde entier, un sapin aux mille feux improbables, une
ambiance de folie dans ta cuisine…
J’y crois comme un zéphyr d’été
J’y crois comme une chanson d’amour
J’y crois avec ferveur
J’y crois toujours même si la forêt reste noire même si la neige glace
mes nuits désastreuses même si la solitude m’hypnotise toujours et
encore
Et même si c’est pas vrai, on fermera les yeux et alors tu me diras
merci !
Chypre
à la manière de Guillevic
C’est un état dit-on Où les hommes,
le passé, le présent Le port de
Famagouste, la tour d'Othello, le buste de Shakespeare, Tous ensemble et
séparément hurlent Pour qu’enfin le
Peuple soit politiquement visible.
Un jeudi à Leucate,
Leucate d’automne rigolard,
c’est la Terre à l’envers,
c’est marcher sur le ciel,
c’est nager dans les confetti d’une débandade !
C’est sauter à cloche-cœur sur la cime des étourneaux détournés vers
l’infini,
c’est crever l’endomètre du temps,
c’est le mur du son qui carillonne,
c’est la Muraille du chineur qui devient sable et eau,
c’est un trou de vers durs et insensés dans un agenda,
c’est une mine de plomb qui trépigne d’impatience,
c’est un curé de campanules qui se défroque et qui gigote,
c’est un sous-préfet aux chants de victoire,
c’est la gloire de Montpensier,
c’est la Chartre gueuse des partouses,
c’est la tête qui se déboulonne.
c’est mais c’est bien-sûr,
c’est le soleil
qui dégringole sur l’écheveau de Vénus,
qui s’agrippe à l’écume du jour
c’est le soleil
qui titube et s’esbaudit,
qui éclabousse les neurones,
qui a décroché la lune
pour une partie de balle au bond,
qui défie les heures et même les secondes,
pour mimer l’Éternité.
Un jeudi à Leucate un 5 octobre,
c’est tellement mieux
qu’un clair de lune à Maubeuge !
C’est tellement mieux
qu’une joute verbale à Montpellier !
1990. Mon Bénin
Pays d’ocre et de sel, d’ocre et d’eaux dormantes, ta nuit psalmodie
sans fin la béance de l’éternité offerte à celui de qui seul le vent
irise l’ébène sous les cils.
Le sel s’est éteint en ses prunelles natives mais les antiennes, prières
et louanges caressent les moites nuées
se gonflent de toutes les peurs de toutes les
outrances
glissent sur le Ganvié effervescent
crèvent en bulles de phosphore autour des
cases mouvantes
ensorcellent les pilotis moussus rongés d’attentes stériles d’agonie
programmée mais sans discontinuer la nuit rouge berce les corolles de
moustiques et le cœur nacarat de la femme écarquillée, navrée, saveur
fade de neige peignée, entre draps aseptisés de cet hôtel climatisé
d’irréalité de fausse virginité.
C’est
de Porto Novo à Cotonou l’âme Vaudou qui envoûte toute la mangrove.
Bat toujours la garance épaisse sève d’un peuple pétri de l’ocre glaise
qui rouille terres et châteaux ancestraux où d’écarlates féminines
coulées ont enfoui à jamais veuves effondrées après sauvages et mâles
létales guerres sans nom.
Roi-Lion Gléglé veille gouverne encore et toujours les mémoires avides.
Rouge de deuil, rouge de soleil, s’élève vers les cieux laiteux le fumet
entêtant de la chair corruptible pourtant nourricière offerte aux
chalands.
C’est Abomey qui pulse et qui s’enivre de
gloire Béhanzine.
Et de Bohicon à Natitingou, de Kérou à Tchaourou, de Kandi à Djougou, de
Bambéréké à Bétérou en foule abusée et naïve a coulé jadis veine crevée
et généreuse la riche lave béninoise vers le port de tous les espoirs et
désespoirs la miroitante Ouidah.
De Ouidah à Gorée, corps perdus à jamais.
Pour le scintillement narquois d’un lilial imposteur. Gâchis et blanche
trahison !
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Coquelicot
Ô oui Coquelicot, Ô oui ! Je
prononce ton nom en un souffle de feu en mes rêves, en mes dits, là où
je vais, là où je passe, là où tu ne pourras jamais être qu’en effigie !
Je chante ton nom d’éphémère, le
scande, le lance, le rattrape, le goûte dans ma gorge salée, le lape et
le caresse de ma langue native.
Ô oui Coquelicot solidaire du sol
gras et rugueux d’une âpre Picardie en ta multitude effarée et naïve,
Coquelicot des talus herbeux, des
prairies de lumière voilée, coquelicot d’écolière sage, de petite sœur
docile,
Coquelicot en poupée de mes
promenades enfantines, de mes premiers rires, de mes premiers jeux,
Coquelicot géographe qui m’a fait
voyager en ignorante ingénue,
Que les mères aux cœurs gros à
aimer l’enfance qui se broie clament leur vaine souffrance
Car tu es l’enfant nu né de la
Femme éternelle, tu es le sang en flots d’espérance qui pulse et jaillit
de tous les pays du monde par amour de liberté,
Tu es cet imberbe à peine pubère
que le poil assaille tandis que l’horreur et la haine te font grandir en
démesure d’humanité,
Tu es chaque goutte de la sève
d’une génération sacrifiée, d’un idéal qui vole en éclats d’obus affolés
et tyranniques,
Tu es le soldat de 14-18 qui
court en vague démente sous un orage de ferraille qu’il ne comprend pas,
qu’il ne savait pas, qu’il ne trahira pas,
Sang du poilu dans la glaise
outrageante répandu chaud et fumant, sang jeune et viril arrivé de si
loin, de tous les coins perdus de la Terre,
Sang rouge et violent de ces
enfants de partout venus, sang juvénile des terres brûlantes de
l’Équateur et des Tropiques, des terres glacées d’un Canada d’Utopie et
de promesses,
Sang toujours même, unique, si
précieux, si riche, infiniment glorieux et vain à la fois.
Coquelicot, goutte écarlate de
vie gonflée, brille toujours sur la terre de mes ancêtres vénérables qui
n’en demandaient pas tant,
Multiplie toi toujours plus
tandis que chacun se remémore l’impensable ignominie que d’aucuns ont
fait croire juste et nécessaire,
Brille encore et encore en ta
robuste fragilité en toute saison, bien vivant et frais sur la terre
matrice ou bien même factice mais porté haut au revers d’une veste,
véhément en bouquet sur ma table de travail,
Resplendis toujours tel un défi
ostentatoire, fier, insolent mais tellement humain partout où je suis,
partout où je passe, partout où je te porte et t’emporte,
Éclate en lettres de feu et
éclabousse de ta douceur et de ton pardon tous ceux qui te rencontrent.
Qu’on voie en toi, Coquelicot de
ma campagne originelle, bien au-delà de ta soyeuse corolle, bien au-delà
de ta séduisante souplesse,
Qu’on ne voie en toi, Coquelicot
aux cinq pétales, cinq continents, d’un rouge si pur, qu’amour, fierté
et audace, jamais la honte ni l’oubli !
Ce matin Chopin
2/05/2018
Lever de rideau sur carte postale printanière Deux mai en éveil de clairon panique Et puis là Chopin Calme Pacha là Le Chat En sa passive présence Quiète rousseur souveraine Domination tranquille. Splendeur du petit matin malin Lavé des outrages de son hier remisé. Et puis Chopin en sa gloire de lune rousse. Léonie la grise bougonne assise attend. Face à face muet rien ne bouge Montera
montera pas Territoire en obligatoire partage Lui depuis longtemps règne prince légitime Elle princesse exilée volontaire s’impose Moi
toi
les autres C’est l’éternelle guerre latente des errants
félins C’est à moi
pas à toi Toi ou moi
pas toi et moi. Terrain de jeux privés pas innocents Sanglants souvent. Trop
trop
chez eux
chez moi Dans le cristal d’un moment échappé À la course du temps Ils sont là tranquilles impérieux définitifs Derrière elle
la lagune Devant elle
son obsession Devant lui
l’avenir en diadème d’aurore Il sait qu’il Est Seigneur et Maître !
MAI 2018
8/05/2018 Le 6 c’était dimanche, le jour des chrétiens. Le 7 est la veille du 8 Et le 8 c’est la fête laïque, Le 9 c’est la veille du 10 Et le 10, c’est rien le 10 ! Mais si c’est l’ascension c’est chrétien ! Le 11 c’est la veille du 12 Et le 12 c’est samedi c’est bêta ! Depuis longtemps le samedi on n’travaille pas ! Alors 7, 9, 11 trois jours sur 5 à travailler ?! Travailler en pointillés ? Pas pour nous Les grands marcheurs ! Ah non ! C’est bon pour Les enseignants Les FAINÉANTS, les commerçants ! À notre service ! Pas de sévices ! Nous les courageux, les pas riens, Les adulés, les courtisés, les illuminés, Les exaucés, les bons apôtres On n’va pas bosser, on fait des ponts Des ponts modernes, des ponts de quadras ! Bénédiction ! On ira peut-être voir les moins que rien Un coucou ça n’coûte rien Surtout quand c’est chez les siens ! Mais une semaine comme ça Ça ne se gâche pas ! Une telle aubaine ! Les riens savent attendre et puis… On part plutôt pour une destination lointaine L’Armorique, l’Amérique, le Mexique Et tique, tique! On leur laisse les moustiques ! Et si seulement… Patienter encore une bonne décennie Deux à tout casser et puis… On aura gagné ! Plus de rien ! Ah s’ils savaient, pauvres quadras ! Comme ils se font baiser, instrumentaliser !
Pluie bleue ce matin
7/05/2018 Il pleut des planches bleues à côté de chez moi. C’est bruyant des planches bleues en pluie Au printemps ! C’est pas normal une pluie de planches même bleues ! C’est pas normal à côté de chez moi depuis quatre mois déjà ! Moi, j’en aurais fait des fagots que j’aurais portés en brassées au bas de mon escalier. Je les aurais offertes mais personne ne les aurait aimées ! Alors propres et bien polies les planches bleues de mon voisin sont tombées en averse ce matin à côté de chez moi. Démodées, obsolètes, désuètes, les planches bleues ! C’est un parquet du passé tout juste bon à casser ! À brûler sur un bûcher ! C’est pourquoi ce matin à côté de chez moi il pleuvait des planches bleues à ramasser en brassées sur quelques dalles à peine égratignées.
Un matin qui fait pschitt
25/04/2018
Petit jour bonbon d’antan qui fait pschitt, petit matin cachet poudre de
l’enfance ! Pétillement paille, rose, azur s’entortille dans les ramures
des palmiers qui s’époumonent dans un potron-minet en déclinaison de
vert, de rouge, de parme et de pourpre, de jaune-ciel et de mauve-bleu.
Chatouillis d’innocence sous la langue.
Touffes feuillues, pétales qui se déplient, corolles qui s’écarquillent,
bourgeons plumets friselises farandolent et sautent de la lagune au
ciel. Fantaisiste origami.
Fanfare épiphanique.
C’est havre de méditation, île d’expectative trépignante, c’est avr-il
tout simplement. Il est six heures, Vénus s’éveille pour moi seule.
Paix ici !
Le vieux tamaris fait la gueule ! Les étourneaux l’ont trop piqueté cet
hiver. Il lance navré et frileux les invectives de son triste squelette
comme autant de bras décharnés d’aïeux depuis longtemps trépassés. S’il
avait su, il aurait été moins sympa ! Il a laissé faire, faut pas !
C’est tant pis…pour lui !
Sel, sucs en effervescence, sève vierge extra, senteurs en gerbes
liliales titillent narines et pores fraîchement purifiés avides et
naïvement cupides. Respirer, inspirer, expirer en cadence, c’est bon
pour la santé. On dit !
J’en ris, ça va éternuer tantôt !
Miroir salé. Cers, Tramontane, Marin font la fête…ailleurs. Encore.
Ensemble ou pas. Qu’importe ! Haleine Colgate ou bien Sensodyne, je ne
sais plus, souffle juste.
Calme, pauvreté mais
sérénité !
Je serai gaie, je l’ai décidé ! On est jeudi, souvenez-vous jeu-di !
C’était récré toute la journée ! Tel que je le dis, eh oui, Manu ! Y
avait aussi caté ! T’es rassuré ?
Fallait pas que je l’oublie, celui-là !
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Une sélection de petits poèmes
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Noyade
Ce soir, mon ombre s’est noyée
Dans l’eau de Méditerranée.
Je n’ai rien fait pour la sauver.
Lui ai tourné le dos, heureuse !
La mer rieuse et enjôleuse
Chantait sa meilleure berceuse.
Il faisait chaud comme en juillet !
Le passé aussi s’enfuyait
De ma vie les anciens feuillets.
Suis partie, beaucoup plus légère.
Sans me retourner, l’âme claire,
J’allais vers la pleine lumière,
Le pas leste, cheveux au vent.
Les Corbières droit devant
Accueillaient le soleil couchant.
Finis soucis et triste mine !
C’est histoire qui se termine.
Me moque si d’autres fulminent.
Je profiterai de l’instant.
De vivre, je prendrai le temps :
Été, automne, hiver, printemps !
Non, plus d’inutiles contraintes,
Horaires de vaines astreintes,
Malade sans aucune plainte !
Fatiguée me reposerai.
Malade, je me soignerai.
Plus jamais je m’obligerai !
Ce soir, mon ombre s’est noyée
Dans l’eau de Méditerranée,
Me voilà comme nouveau-né !
La nuit sera de lune pleine :
Regarderai la souveraine
Pourvoyeuse d’ombres sereines,
Qui, scrutant le jour à venir,
Mes brillants projets d’avenir
M’aidera à les retenir.
Je sais bien, en fine mouche,
Que le soleil, quand il me touche
Hors de ma douillette couche,
Toujours accroche sur mes pas,
-Le fera jusqu’à mon trépas-
L’histoire dont je ne veux pas !
Alors la Méditerranée
Quand je serai trop chagrinée
Noiera mon ombre malmenée !
Et les nuits de lune pleine
Refusant les prières vaines
Récrirai une vie de Reine !
23 Septembre 2018
Habitudes hivernales
Un rouge gorge
Qui flambe grave
Dans un rayon de soleil rasant
Deux pies, longue queue
Qui picotent la gouttière
Sans cérémonie pourtant
Trois goélands gourmands
Qui se disputent un merlan
Au-dessus de la lagune
Quatre étourneaux tout émoustillés
Qui pétillent comme Champagne
Sur le bord de la cheminée
C’est spectacle quotidien du petit matin
Un Cappuccino mousseux
Qui transpire de persévérance
En la grande tasse blanche
Deux tartines véhémentes
Qui grésillent de concert
Entre deux couverts
Trois noisettes têtues
Qui roulent tête nue
Sur le bord de l’assiette
Quatre amandes liliales
Qui font taches blanches
Dans l’ombre labile matinale
Cinq grains de raisin de Corinthe
Qui frétillent grave
En brune robe fripée
C‘est parfum d’habitude matinale
Et c’est un jour toujours nouveau qui débute
Sans fanfare, sans trompette
Sur ma presqu’île si tranquille
Mais où sont les canards ?
Léonie viendra-t-elle par ce grand vent ?
De quoi cette journée sera-t-elle faite ?
Quelles surprises me réservent ces heures
Qui toujours s’égrènent sans mon consentement ?
Moi, j’aime grave le petit matin !
Disparition
À force de scruter la mer,
il a fini par la voir.
Réelle ou pas, il s’en moque,
il l’a vue, celle qui
lui fut promise par le Livre.
Femme de flux, des ondes elle a jailli
là-bas aux confins des sables et des eaux.
Corps de ciel en cœur de vague,
tantôt fleuve, tantôt frégate, elle allait, louvoyant,
toujours grossissant, enflant comme une géante voile.
Elle allait vers lui,
pour lui, rien que pour lui.
Hypnotique beauté qui,
insensiblement, envahissait l’horizon,
grosse comme un soleil,
lumineuse comme une promesse,
énorme, dévoreuse de l’espace,
enveloppante comme une gueuse !
Comme aimanté, un pas, deux puis trois
sans qu’il s’en rende compte,
il disparut dans la vague immense.
Captif ravi, captif heureux, captif consentant !
La force surhumaine, inhumaine l’emporta.
Il disparut, intégré, digéré, anéanti.
C‘est alors qu’une haine sauvage
m’a sauté à la gorge.
Femme de flux et de reflux,
elle m’avait tout pris.
À moi, femme de glaise et de foi,
qui pourtant l’aimais. Il le savait.
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Une sélection de petits poèmes
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Au roi des arbres
Comme souffle venu des terres lointaines
Effleurant mon dos nu, les hiers assourdis
Se font brumes légères odorantes haleines,
Se moquent sans vergogne des dits et des non-dits.
Effleurant mon dos nu les hiers assourdis
Enivrés de bon vin de rires et de larmes
Se moquent sans vergogne des dits et des non-dits,
Des murmures haineux du brasier des alarmes.
Enivrés de bon vin de rires et de larmes
Les serments des amants rient de la vérité,
Des murmures haineux du brasier des alarmes,
Alarmes balayées par vent d’éternité.
Les serments des amants rient de la vérité
Et gravent de doux noms sur les
dalles de marbre.
Alarmes balayées par vent d’éternité
Se massent indécentes au pied du roi des arbres.
Homme nu
Homme nu homme fier
Homme d’os et d’écume
D’aujourd’hui et d’hier
Toi qui ne bois ni ne fumes
Homme nu homme d’eau et de chair
Homme dur fesses offertes
Sexe à cru tête en l’air
Le regard en alerte
Homme noir homme blanc
Lèvres sang pensées vertes
Cœur mûr corps brûlant
En suspens vannes ouvertes
Homme bis homme blanc
Tu la veux tu l’empoignes
Cette vie emperlant
Ta source de cocagne
Homme feu homme franc
Tu bandes et appelles
Arc tendu ferme dans l’élan
Cupidon en nacelle
Homme vrai homme froid
Lame à vif mains trop douces
Mots de miel nuits d’émois
Le désir te détrousse
Homme vrai homme pieu
Homme dru tu es maître
Elle est soif tu es Dieu
Ton ardeur la fait Être -:-:-:-:-:-:-:-:-:-
Comme une évidence
Et puis comme une évidence
Comme un arc tendu trop longtemps
Elle n’en peut plus elle s’enfonce
Ça va se rompre ça va y aller
Passaient les mois les saisons et les années
Inéluctablement ça tournait
Les nuages murmuraient de plus en plus fort
Et puis ça a crié hurlé juré menacé
C’était écrit dans le ciel de toute éternité
par le soleil et toutes les étoiles
la lune et tous les astres
et ça tournait avec la terre
Ce fut ruades et tempêtes à n’en plus pouvoir
À en crever à s’éteindre
À se jeter du haut du pont
À s’en laisser mourir
Poussée tirée comme carpe encore dans le filet
Fallait écrire l’histoire fallait suivre son destin
La lumière est au bout de l’effroi
La félicité est à ce prix vite oublié
C’était écrit dans le ciel de toute éternité
par le soleil et toutes les étoiles
la lune et tous les astres
et ça tournait avec la terre
Fallait y aller fallait à tout prix vivre et renaître
Si simple si pur si normal si spontané
Le geste est si beau si limpide si confiant
La Bienheureuse enfin le sait !
Et puis oui c’est si bon si beau si frais
Danser entre ciel et terre
Respirer à pleins poumons l’air enfin pur
Embrasser l’arbre de vie et ne plus rien craindre
C’était écrit dans le ciel de toute éternité
par le soleil et toutes les étoiles
la lune et tous les astres
et ça tournait avec la terre
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Participation à la revue Expressions les Adex (oise)
Les Adex et moi en quelques mots
C'est une rencontre sur la toile. Une adresse courriel d'une association picarde, partenaire de l'association de peintres qu'Hélène Bécu fréquentait. Je me suis ainsi retrouvée sur le site web des Adex. Un jeu d'écriture y est toujours proposé : une photographie à illustrer. C'est gratuit et le seul gain possible est la publication dans leur revue papier. J'ai envoyé un petit poème, il a été publié. J'ai reçu la revue et j'ai continué à écrire pour chacune des suivantes. Publiés ou non, les poèmes envoyés continuent d'enrichir ma petite collection. |
Participation au n° 36 page 6
Cathy Garcia |
Le baiser de Kahi Prière et abandon |
Envoi pour le n° 37
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Zen ?
Les fougères s'inclinent dessus de l'eau
sage Le murmure du vent à l'éclat des
bulles s'unit, J'aimerais tant goûter cette simple quiétude Importune, oublieuse de l'azur superbe, |
Envoi pour le n° 38
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Les surs jumelles
Dans cette vaste plaine, |
Participation au n° 39
![]() |
Y a de la joie
Y a de la joie !
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Participation au n° 40 page 6
![]() |
La promenade du photographe Fait frisquet ce matin Derrière les autres, je chemine, Et clic pétrifiée la haute futaie
! Comme elles, aimanté par le même horizon, |
Participation au n° 41 page 6
![]() |
En plein chur
Touffeur, chaleur, sueurs mêlées, |
Participation au n° 42 page 6
![]() |
Créativité
Pan de mur aux pierres effritées Le doigt de l'homme par ta lèpre guidé,
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Mon envoi pour le n° 43
Photgraphie de Les Adex - EL |
Petit d'homme
Vers quel destin te diriges-tu Petit d'homme si bien protégé |
Participation au n° 44
Jean-luc Vankersschaver |
Pensée libre Chevaucher à cru
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Participation au n° 45 pages 6 et 7
Eliane Prémel |
Masque Surprenante figure, masque énigmatique !
La pointe et la courbe se rencontrent et s'allient. Te taire, tu préfères |
Participation au concours de
poésie 2011, thème : la main Poévie Froides, douces, chaudes, expertes, baladeuses,
|
Envoi pour le n° 46
Photographie de François Caron
Délire industriel
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Participation au n° 47
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Tango.
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Serge Marjisse
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Sorcellerie Je suis homme de feu. |
Petite appropriation de F.C. Guillon
à partir du portrait du peintre Gustave Courbet |
Envoi pour le n° 49
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Participation au n° 50
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Participation au n° 51
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Envoi pour le n° 52
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Bonheur rêvé Maison au bout du bout Elle te plaît, cette bâtisse, dis ? Dites-moi qu'elle est jolie ! Ils sont prêts à nous emmener Je serais guetteur de phare ; Et notre maison, le soir, |
Participation au n° 53
" Inspiration " Marc Hanniet
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Participation au n° 54
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Flânerie citadine Arpenter rues et escaliers A la vitesse limitée Marcher jamais se retourner
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Participation au n° 55
© Jean-Luc VANKERSSCHAVER |
Dans le songe éveillé du grand bleu éternel
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Participation au n° 56
© Atelier de Lucas-Faytre |
Grenier-atelier au temps arrêté. Par l'amateur hébété,
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Participation au n° 57
Création de D. GORE |
Le masque ou la vie ?
Masque, Non ?
Face figée sans
émotion !
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Participation au n° 58
Traverses- Ever new ways to climb Deborah EDWARDS |
La fuite
Allez, viens ! C’est
fini ! T’auras d’autres
copines ! Faut courir eh
banane ! Tu sais, tu es
vernie !
|
Participation au n° 59
Jean Louis Hamiet |
Le don Écouter la nature au creux
de nos mains c’est sur le souffle chaud
du bon temps éperdu Diamant de prouesse au
firmament viril, |
Participation au n° 60
![]() |
Gargouille d’aujourd’hui, |
Participation au n° 61
![]() |